Le concert Klassik de l'Orchestre national d'Île-de-France prévu le 8 avril 2021 est annulé.
« Ne retiendrait-on du XVIIIe siècle musical que leurs deux noms qu’on pourrait s’estimer heureux. L’aîné, Josef Haydn, embrassa presque un siècle (1732-1809). Le cadet, Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), le traversa comme une météorite. Un long fleuve presque tranquille d’un côté, une vie pressée de l’autre. Et au bout du compte, beaucoup d’idées reçues sur leur œuvre. Associer deux génies de cette envergure semble évident, d’autant qu’on en a fait les parangons du classicisme viennois, et qu’ils eurent l’un pour l’autre, en dépit de rencontres rares et brèves, une sincère amitié et une profonde admiration. […]
Sur le plan musical, la complicité est, en revanche, permanente. Non pas de maître à disciple mais d’égal à égal. Non pas limitée à une influence, à des emprunts, à des imitations, mais telle qu’elle pouvait être chez deux génies d’une même stature, celle d’une écoute mutuelle qui est source d’enrichissement. Dans les domaines que tous deux exploitent, la symphonie, le quatuor à cordes, c’est incontestable. Haydn l’emporte par le nombre (104 symphonies contre 41), se singularise par l’énergie, l’élan, la carrure rythmique, l’équilibre entre les éléments savants et populaires. Mozart, merveilleux mélodiste chez qui tout est chant, surclasse aisément son ami dans le concerto de piano ou l’opéra, joue davantage sur la séduction et l’affectif. Mais tous deux sont, chacun à leur manière et sans en avoir l’air, des aventuriers, fantasques et fantaisistes. »
Michel Parouty, Les Échos, 25 janvier 2002